Rencontre avec des baleines au large de l'Espagne par Josy Grouhel

Chaque été, pendant ses vacances, Jean nous embarquait vers de nouveaux rivages. En juillet 98, ce fut la côte nord de l'Espagne, où nous avons passé de très bons moments et fait de belles découvertes.

Au retour, « pétole » (pas de vent), les voiles «fasseyaient » et le premier soir nous apercevions encore la côte espagnole…

Le deuxième jour, le vent s'est lentement levé et nous commencions enfin à avancer, quand nous avons aperçu 4 baleines qui se sont rapprochées, puis nous ont escortés: sans doute 2 mamans avec leurs baleineaux. Très vite elles se sont mises à nager de chaque côté du bateau, les petits restants à l'extérieur: (était-ce une initiation pour les baleineaux ?) Bien sûr, j'ai voulu immortaliser ce magnifique spectacle et pris quelques photos. Le résultat est toujours un peu décevant car il ne rend jamais la magie de ce que nous avons vécu: les 4 baleines plongeaient en même temps avec lenteur et une telle grâce que nous restions émerveillés devant un tel spectacle.

A un moment où j'étais partie sur l'avant pour essayer de mieux les contempler, j'entends Jean qui me crie: « Attention, il y en a une qui vient de plonger sous la quille, tiens toi bien, car parfois elles en profitent pour se gratter afin d'enlever des parasites: ça peut secouer fort »! Puis aussitôt: « Sa queue est aussi large que le tableau arrière, dis-moi si tu vois sa tête ressortir à l'avant ».

J'ai donc passé mon bras autour d'un hauban pour me tenir, bien décidée à profiter au maximum de ce spectacle: en fait, nous avons estimé qu'elle faisait approximativement la taille de notre bateau, environ 10 ou 11 mètres, c'était vraiment impressionnant!.

Elle ne s'est pas frottée sous la quille et nous n'avons pas été « bousculés ». Elles ont fini par s'écarter et poursuivre leur route après nous avoir escortés un bon moment: c'était une grande 1ère pour nous; car au cours de nos navigations au large, nous avions souvent été accompagnés, pour notre plus grand plaisir, par des dauphins, plus ou moins nombreux et plus ou moins joueurs: qui plongeaient autour du bateau, faisaient des cabrioles, jouaient dans la vague d'étrave, mais aujourd’hui c’était vraiment grandiose.

En rentrant, nous nous sommes renseignés, et il semble qu'il s'agissait plus précisément de « Rorquals » qui nous ont offert ce ballet inattendu et si merveilleux! Nous ne sommes pas près de les oublier...Depuis, il nous est arrivé d'en apercevoir au loin, mais c'étaient sans doute des solitaires ou bien ils n'étaient ni très curieux, ni très joueurs...

Josy Grouhel